« Ceux d’en bas », à Pertuis, dans le Vaucluse, c’est la communauté gitane sédentaire installée dans la plaine de la Durance. On estime qu’elle représente environ dix pour cent de la population de la commune.
Depuis trois ans, Pauline Olphe-Galliard mène un travail d’écoute et d’écriture auprès de cette communauté qui vit dans une précarité de plus en plus grande, dans une zone où très peu de gadjé s’aventurent. Et de fait, elle se retrouve souvent dans un rôle de médiatrice sociale.
De cette rencontre a fini par naître le projet d’une association pour tenter de rapprocher « Ceux d’en bas » du monde qui les entoure. Et aussi, presque en même temps, le désir de tourner ce film pour raconter cette aventure.
Baptistine qui vit « en haut » mais dont la famille vit « en bas » a accepté de prendre la présidence de l’association. Celle-ci s’est fixé des premiers objectifs concrets : organiser un ramassage scolaire pour les plus jeunes et la création d’un lieu dédié à l’aide aux devoirs pour les enfants du camp.
Avec pragmatisme, certains dans la communauté ont bien compris que pour améliorer leurs conditions de vie tout en préservant leur culture face au rouleau compresseur du monde moderne, les nouvelles générations devront posséder un savoir qui fait aujourd’hui cruellement défaut aux aînés. En effet, le taux d’analphabétisme reste très élevé parmi les gitans, et cette situation perdure car parmi la centaine d’enfants « d’en bas », beaucoup ne vont que très rarement à l’école. L’éducation est donc un enjeu essentiel aux yeux des fondateurs de l’association, gitans et gadjé qui veulent favoriser l’accession de « ceux d’en bas » à une citoyenneté pleine et entière.